Dernière infox : les Etats-Unis auraient sciemment provoqué la Russie pour qu’elle agresse l’Ukraine L’objectif serait l’affaiblissement de l’Allemagne et de l’Europe afin de renforcer leur propre économie. Comment réagir face à ces fausses informations
? Quelques pistes…

Est-ce qu’on peut briser une démocratie comme on brise un fil de fer, en la tordant
dans un sens, puis dans l’autre, jusqu’à ce qu’elle cède ? Est-ce que des «trolls»
peuvent empoisonner le débat démocratique de telle manière que le système s’effondre
? C’est une thèse effrayante, mais réaliste, développée dans un roman politique
tout à fait magistral. Mais nous sommes plus forts que cela.

Le monde tel que nous le connaissons est en train de changer en profondeur. La Russie se positionne à nouveau comme une puissance hostile. La Chine défend ses intérêts de manière très agressive sur le théâtre asiatique : on le voit notamment
avec la crise de Taïwan. Ces menaces sont rendues possibles par l’instabilité américaine, qui atteint des niveaux très inquiétants et risque fort d’augmenter notre insécurité
en Europe.

Et voilà que l’on parle à nouveau du « monde libre », mené par les Etats-Unis. Cette rhétorique qui a des relents de guerre froide me semble contre-productive, car elle
donne des arguments aux dirigeants totalitaires pour renforcer leur pouvoir en joua nt sur l’anti-américanisme de leur population. L’Europe et la Suisse doivent se distancier de ces propos et faire entendre une autre voix.

Quel rapport entre libellules (et vaches), cobras (et humains) et les valeurs libérales
? Les «conséquences inattendues». Chaque réglementation ou loi aboutit à des résultats
qui peuvent être très différents de ceux que le législateur avait prévus. Alors, un
peu d’humilité, de parcimonie et de recul. On ne résout rien en multipliant les lois dans
l’urgence. Continuons à défendre nos valeurs libérales de frugalité législative.

Le 13 avril dernier, dans l’émission Infrarouge, le conseiller national UDC Yves Nidegger
a dit (je résume) que la Suisse avait évité d’entrer dans les deux guerres mondiales
parce qu’elle avait «regardé ses souliers» pour se préoccuper d’abord de la
sécurité de sa propre population. Et que la neutralité, même si ce n’était pas très glorieux,
servait justement à ça, parce que nous sommes trop petits pour faire le poids.

Quand on a tout l’argent et le pouvoir qu’on peut souhaiter, que reste-t-il ? Accéder
à l’immortalité en créant ou en restaurant un Empire millénaire. Être glorifié
comme Alexandre le Grand. Entrer dans l’Histoire. Accomplir une mission divine
au regard de laquelle la vie humaine est insignifiante. Quitte à se faire prendre à
son propre piège…

La loi sur l’énergie vise à supprimer à terme le recours à l’énergie nucléaire produite
en Suisse. Mais cette loi est mal formulée, car le terme «nucléaire» recouvre en fait
plusieurs technologies, très différentes les unes des autres. La technologie à laquelle
la loi se réfère implicitement est en fait celle des réacteurs à eau pressurisée (pressurized
water reactor – PWR), comme le réacteur de Fukushima. Il y a pourtant beaucoup
d’autres options, qui offrent l’espoir d’une énergie décarbonée sûre et sans déchets.
La Suisse doit s’y intéresser.

Vous n’avez pas compris du premier coup ? Rassurez-vous, moi non plus ! Et pour
cause: sans une bonne orthographe, on ne peut pas communiquer clairement. En
prime, on est stigmatisé socialement. Mais jusqu’où pousser les exigences sans le
faire au détriment d’autres apprentissages, tout aussi essentiels ? Et puis… la langue
française est vivante. Pourquoi vouloir absolument la figer ?

L’abandon des négociations sur l’accord-cadre par le Conseil fédéral le 26 mai dernier,
après 15 ans de discussions, clôt pour au moins une génération la discussion
sur une adhésion éventuelle de notre pays à la Communauté Européenne. Cela n’empêche
pas la Suisse d’avoir un rôle actif à jouer dans le projet européen, tout en restant
à part.