Catégorie : Le Confédéré

Vouvry (et le Haut-Lac) n’a plus de représentant à la Chambre Haute depuis Hippolyte Pignat en 1857. Le radical, président de Vouvry de 1855 à 1876, avait d’ailleurs siégé moins d’une année au Conseil des Etats. Philippe Nantermod lui succédera-t-il, 166 ans après ? Ce serait logique, même si les mathématiques semblent le contredire. Le dernier mot aux électeurs le 12 novembre. Ou aux abstentionnistes.

Nous sommes tous tentés d’essayer de prédire l’avenir de la guerre en Ukraine. Pour ce faire, beaucoup se basent sur l’expérience de la Guerre de 14-18, qui présente
d’étonnantes similitudes avec la situation actuelle. Voyons lesquelles. Et, même si
comparaison n’est pas raison, voyons les risques que nous pouvons identifier et
peut-être éviter à la lumière de notre connaissance historique. Le risque de l’élargissement du conflit, bien sûr. Mais aussi et surtout l’épineuse question de l’après- guerre,
qui a été si mal gérée par les vainqueurs de 1918. Comment éviter l’humiliation en cas de défaite de la Russie ? Comment sauver Poutine ?

Etonnante Pologne. Soutien inconditionnel de l’Ukraine, elle se positionne comme le fer de lance de nos démocraties contre la dictature
de Poutine. Et pourtant, les attaques incessantes contre la liberté de
presse et l’indépendance de la justice en font un des exemples de démocratie
illibérale les plus cités. Tentons de comprendre (un peu). Jetons
un coup d’oeil sur ce pays qui est en passe de devenir le troisième
poids lourd de l’Union Européenne, face à l’Allemagne et à la France1.

Le 7 mars dernier, Xi Jinping fustige les Etats-Unis dans un discours
très agressif où il se plaint de leur politique d’endiguement, d’encerclement
et de répression contre la Chine. Le nouveau ministre des
Affaires étrangères, Qin Gang, ajoute: si les États-Unis continuent de
s’engager sur la mauvaise voie et ne freinent pas, aucun garde-fou ne
pourra empêcher le déraillement. Jamais la Chine n’avait été si claire
sur les risques d’un conflit. Les USA ne sont pas en reste dans cette
rhétorique belliqueuse: le lendemain, Avril Haines, la directrice nationale
du renseignement américain, affirme que la Chine représente (…)
la principale menace (…) pour la sécurité nationale et le leadership
des États-Unis dans le monde. Comment comprendre cette escalade verbale digne des pages les plus sombres de la Guerre Froide ?

L’actualité nous amène à nous questionner sur notre neutralité. C’est une très bonne
chose: une conception figée de la neutralité ne doit pas être comme un gros camion sur l’autoroute qui nous empêche d’avancer. Faut-il dépasser ? Pour le savoir, je
vous propose de jeter un coup d’oeil dans le rétroviseur de l’Histoire et de regarder la situation des pays neutres en Europe pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Saviez-vous que, sur une vingtaine de pays neutres en 1939, seuls cinq n’ont pas été entraînés dans la guerre et que la Suisse a failli être envahie par deux fois malgré son statut internationalement reconnu ?

Après les Etats-Unis, la Communauté Européenne s’apprête à mettre en place des mesures massives de soutien aux entreprises actives dans la transition verte. Alors que les Américains ont une longue tradition de protectionnisme, ce n’est pas le cas de l’UE et des voix s’élèvent vigoureusement pour dénoncer des distorsions de concurrence entre les pays membres. Il n’en reste pas moins que les choses vont certainement aller très vite sous la pression de la France et de l’Allemagne. Nous sommes à l’aube d’une transformation industrielle majeure et les mastodontes que sont les USA et l’UE ne veulent pas la rater. Et la Suisse dans tout ça ?

Cela va probablement vous étonner : la Pologne va bientôt devenir la puissance militaire conventionnelle la plus importante d’Europe, devant la France et l’Allemagne. Et elle profite de la guerre en Ukraine pour encore accélérer cette transition. Cela pose de nombreuses questions, car la population souffre d’une crise économique sans précédent depuis les années 1990. Sans parler de l’érosion de la démocratie et de l’Etat de droit, dénoncée par Bruxelles.

Durant sa visite officielle aux Etats-Unis la semaine dernière, Emmanuel Macron a, selon la presse, abordé de manière directe la «question qui fâche», l’Inflation Reduction Act (IRA), qui constitue de fait une mesure protectionniste. Comme on pouvait s’y attendre, le résultat des discussions entre les présidents français et américain est décevant pour les Européens. Ce n’est pas étonnant: le protectionnisme est dans les gènes des USA et on le verra resurgir encore et encore.

Quel que soit le résultat de la guerre, le pacte social qui permettait à Poutine d’imposer son pouvoir et de fédérer les différentes régions russes est d’ores et déjà tombé
en pièces. Que va-t-il se passer ? Que va devenir l’Empire ? Une immense Corée du
Nord, isolée du monde par les sanctions ? Y aura-t-il un coup d’Etat, Poutine va-t-il être renversé ? Une guerre civile ? Bien malin qui peut le dire avec certitude. Ce qui est sûr, c’est qu’un retour au statu quo ante n’est pas réaliste pour la Russie. Pour ma part, je pense que l’Empire va éclater. À nouveau. Avec à la clé, potentiellement, une Biélorussie qui pourrait basculer.

À l’heure où la guerre en Ukraine s’intensifie encore plus, les Américains viennent d’ouvrir, de fait, un nouveau front en Asie, dont les conséquences sur les équilibres militaires de ces prochaines décennies seront massives. La Russie a prouvé qu’elle est militairement et économiquement incapable de tenir son rang de super-puissance.
Et la Chine, dans tout ça ?